publié le 22/08/2013 à 08:30
Faisant suite à la dernière conférence des gouverneurs tenue du 23 au 25 juillet 2013 au palais des congrès de Yaoundé et présidée par le Ministre de l'administration Territoriale et de la décentralisation (MINATD), les gouverneurs avaient reçus l'ordre de fermer les associations religieuses "illégales".
Selon toute vraisemblance, l'ordre serait intimé par le Chef de l'Etat, son Excellence Paul BIYA qui aurait ordonné la fermeture de près d'une centaine d'églises chrétiennes, la raison principale étant l'illégalité dans laquelle elles fonctionnent, à cette raison principale, on peut ajouter les "pratiques criminelles" organisées par les pasteurs pentecotistes et menançant la sécurité de la nation.
A cet effet, un fonctionnaire du gouvernement a déclaré à CNN «Nous allons vous débarrasser de tous les soi-disant pasteurs pentecôtistes qui abusent du nom de Jésus-Christ pour de faux miracles et tuent des citoyens dans leurs églises. Ils ont étendu leur liberté».
Il existerait au Cameroun, plus de 500 églises, toutes confessions religieuses comprises contre 47 dûment autorisées.
Sur le terrain, un bon nombre d'églises s'est vu apposé les scellés, traduisant tout simplement, leur état de fonctionnement précaire du point de vue de la loi.
A Yaoundé par exemple, "La Cathédrale de la Foi" du prophète Dieunedort KAMDEM, a été fermée, du côté de Douala, l'église "Liberty Church International" a connu le même sort pour ne citer que celles là.
De fin juillet à ce jour, certaines sources indiquent plus d'une soixantaine d'églises fermées dans l'ensemble des dix régions que comptent le Cameroun et l'action se poursuit.
L'enquête qu'a menée Camfaith porte sur les axes suivants :
- De quoi sont reprochées ces églises ?
- Quelles sont les dispositions du point de vue légal pour ouvrir une association religieuse au Cameroun ?
- Quelle est la liste des confessions religieuses autorisées au Cameroun ?
- D'un point de vue biblique comment apprécions nous ces répressions ?
1. Reproches aux églises de réveil au Cameroun
Plus d'un citoyen camerounais interrogé sur la question cite les points ci bas :
- Prolifération des églises (les noms divergents, les maisons transformées, les salles de bar, cinéma etc...) ;
- Impostures de certains "pasteurs, prophètes..." (escroquerie, ingérence dans les affaires des chrétiens, pressions financière sur les membres, vente des "eaux bénites", "huiles d'onction", ...) ;
- Nuisances sonores et nocturnes (nuits de prières sur haut parleur, nuit de louanges pertubant tout le voisinnage etc...) ;
- Ingérence et troubles dans les foyers (détournement des mariages, divisions entre les couples...) ;
- Détournement des mineurs (pertubations de la vie scolaire des enfants par des activités religieuses, rebellions des enfants au sein de leurs familles,...) ;
- Faux miracles (fausses guérisons, fausses délivrances orchestrées pour vendre l'illusion, attirer des adeptes et se faire de l'argent...) ;
- Appauvrissement des citoyens (offrandes pour les prières, ventes des services religieux, soutiens financiers à l'église...)...
Sans compter les "serviteurs de Dieu" accusés d'immoralité...
Ces reproches sont listés ici à la foulée sans pour autant refleter le point de vue de Camfaith.
2. Dispositions prévues par la loi du Cameroun pour une association religieuse
Le Cameroun reconnait et respecte le droit sur la liberté d'association et la liberté du culte, a reconnu le MINATD.
Selon la loi camerounaise, seul le président de la République est habilité à signer le décret qui consacre l’autorisation de création et d’ouverture d’une association religieuse. Le décret du chef de l’Etat fait suite à un dossier instruit par le Minatd et contenant des résultats d’une enquête de moralité sur le promoteur et divers autres éléments. Le dossier est constitué ainsi que suit :
Le Ministère de l'administration territoriale et de la Décentralisation précise que l'élaboration des statuts doit s'inspirer profondément de la loi sur la liberté d'association.
Le dossier ainsi constitué, est déposé à la préfecture du lieu où l'association a son siège. Puis le Préfet fait acheminer le dossier par voie hiérarchique à son destinataire (Minatd). Ensuite, le Préfet procède aux enquêtes de moralité d’âge sur les membres du bureau directeur.
Les résultats des enquêtes sont ainsi transmis au Ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation qui instruit le dossier de son avis favorable et l'introduit au cabinet de la présidence de la république.
Le Président de la république seul, donne autorisation par decret et c'est dès lors que l'association religieuse peut fonctionner.
3. Liste des confessions religieuses autorisées au Cameroun à ce jour
N° D’ORDRE - DENOMINATION - SIEGE - ACTE D’AUTORISATION
4. Point de vue biblique
Nous ne voulons pas ici porter un jugement contre l'administration de notre pays, reconnaissant qu'elle est l'autorité chargée de l'ordre social, surtout qu'elle ne s'oppose pas à la création des associations religieuses, mais la réglemente, ce qui nous semble normal sous cet aspect.
Certains avis prennent pour exemple Jésus Christ disant qu'il n'avait besoin d'aucune autorisation humaine pour prêcher et que l'autorité Romaine ne l'aurait jamais autorisé , conclusion pour ces personnes, il n'avait pas besoin d'autorisation.
Sans rien avoir contre l'administration camerounaise encore moins contre la prolifération des assemblées, nous énumérons toutefois quelques points de réflexions ci-dessous à prendre en compte :
- Jésus était soucieux de sa réputation dans son environnement ("Que disent les gens à mon sujet ?" Matthieu 16:13) ;
- Jésus évitait très souvent de scandaliser les gens (" Pour ne pas les scandaliser, va ..." Matthieu 17:27) ;
- Jésus reconnaissait le droit de l'administration Romaine (" Rendez à César ce qui est à César..." Luc 20:25) ;
- Les parents de Jésus se sont conformés au recensement orchestré par l'administration territoriale de leur époque ( Luc 2:1-5) ;
- Jésus ne demandait pas de l'argent pour prier pour les nécessiteux, ( "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement..." Matthieu 10:8) ;
- Jésus ne vendait pas "l'eau bénite", "huile d'onction"... ;
- Jésus recevait les dons volontaires ;
- Jésus faisait des miracles et demandait très souvent de tenir le secret, aucune publicité n'était nécessaire ;
- Jésus encourageait les enfants à obéir aux parents sans surseoir à leurs responsabilités (Marc 10:7-13) ;
- Jésus étaint un prédicateur itinérant (ce qui peut justifier qu'il n'ait pas eu besoin d'autorisation puisqu'il n'avait crée aucune association) ;
- Jésus nous à recommandé d'être prudents et simples (Matthieu 10:16) ;
Nous noterons également que dans le contexte du Cameroun, la Foi chrétienne est entachée de divisions entre chrétiens par exemple :
- Aussitôt qu'un chrétien pense connaître la Parole de Dieu, il pense créer une église ;
- Beaucoup de serviteurs de Dieu au Cameroun s'autoproclament "Pasteur, Prophète, Apôtre, Docteur..." sans réelle formation et la plus part d'entre eux sont les promoteurs de leur ministère on en en arriverait à autant de serviteurs de Dieu que de dénominations. Les premiers Chrétiens avaient 12 apôtres dans le même ministère ;
- Dans certains quartiers, sur une distance de 100 mètres, on retrouve parfois 03 assemblées chrétiennes réveillées, et très souvent qui se combattent dans les prédications et se disputent les âmes ;
- Faible collaboration entre les pasteurs d'associations différentes ;
- La Parole de Dieu n'est plus la seule référence, mais plutôt on se refère aux courants religieux dominants ou venants d'autres cieux (cas d'introduction d'eau bénite, des mouchoirs oints...) ;
- Désir élévé d'indépendance de certains, et d'enrichissement pour d'autres...
D'autres part, sans pouvoir expliquer pourquoi, nous remarquons que depuis 1998, aucune autre église à caractère pentecotiste n'a vu le jour, ce qui nous amène à nous poser les questions suivantes :
- Est-ce à dire que depuis 1998, aucune église pentecotiste n'a demandé l'autorisation ?
- Pourquoi n'existe t-il pas un temps précis de réponse ? certaines sources indiquent avoir déposé des dossiers et n'avoir jamais obtenu de réponse depuis des années.
Ces questions et bien d'autres sont celles qui taraudent les esprits.
Toutefois pour pallier à la non autorisation, plusieurs associations recourent à la couverture d'une autre église autorisée. C'est pourquoi très souvent la bannière de l'association porte deux noms, en première celle de l'association autorisée et ensuite, le nom de l'association propre.
En conclusion, nous croyons que nous devons prier pour nos autorités afin que nous puissions mener une vie paisible dans notre pays mais surtout que nous devons nous conformer à la réglementation de notre administration, surtout que l'objectif global visé est non seulement d'assainir les églises "illégales", mais de lutter contre les maux qui minent la société ceci dans le cadre d’une vaste campagne d’assainissement social.
Ce que nous pouvons déplorer c'est que l'Eglise Corps de Christ au Cameroun n'ait pas pu d'elle même se mettre en ordre en sorte que ce soit des "incirconcis" qui aient à le faire ce qui est une honte pour le corps de Christ et prouve encore combien nous avons besoin d'unité et de réveil.
La rédaction de Camfaith.
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Christ, qui s'est offert une seul fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l'attendent pour leur salut.
Hébreux 9:28 LSG
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