Le Cameroun Camfaith

Le modèle de la spiritualité de l'Eglise primitive


Docteur Andre CHOUBEU

publié le 25/01/2014

Le modèle de la spiritualité de l'Eglise primitive

Docteur Andre CHOUBEU

publié le 25/01/2014

ICHTUS !

LE MODELE DE LA SPIRITUALITE DE L’EGLISE PRIMITIVE ! (1)

Introduction :

  • En lisant un article de Youlia Carelle Tchassou ainsi intitulé : ‘‘<:)))))))>< Je t'envoie ce poisson comme symbole de notre amitié. stp pour que ce poisson vive mets ton ordinateur ou téléphone dans l'eau. Merci de laisser notre amitié vivre’’.  J’ai réalisé que ces lignes sont très profondes, mais peut-être incomprise ou ignorée de plusieurs. Procédant aux recherches pour mieux saisir la portée exacte du mot poisson selon les Ecritures Sainte et par ailleurs, ce mot en rapport à l’Eglise Primitive, la découverte a été grande. Nous savons que les mots poisson et eau dans la compréhension spirituelle signifient beaucoup de choses pour le chrétien qui a une idée de l’église Primitive. Pour la première fois en 1986, j’ai eu connaissance de ce mot lorsque je lisais un livre très recherché aujourd’hui intitulé ‘‘Les Martyrs des Catacombes’’. Mais sonder les Ecritures fait poser des questions pertinentes : peut-on parler du poisson sans toucher les aspects combien riches qui entourent ce mot ? Il le faut à coup sûr afin de puiser au mieux, les précieux éléments du trésor de la Bible.

 

D’où est-il venu que le poisson à cette époque soit le signe ou la marque de son appartenance à Christ ? Quelles sont les principales motivations qui ont poussé ces braves héros de la foi de l’Eglise primitive qui pour la plus part ont écrit de leur sang, des lignes sublime dans l’illustre Registre des œuvres des saints, à adopter le poisson comme mot de passe entre les croyants ? Que signifiait ce poisson et comment était la vie chrétienne à cette époque très hostile aux disciples de Christ ? Les lignes ci-après nous aideront à comprendre et à réajuster notre marche chrétienne à l’éthique chrétienne afin d’acquérir l’approbation divine sans laquelle nous pourrions nous entendre dire en ce jour-là : ‘‘Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité’’ (Mt 7.23). . Puisse Dieu y aider par son Esprit Saint pendant que nous parcourrons ces lignes à la fois émouvante et pleines de leçons pour un retour au Dieu de la Bible

L’EGLISE PRIMITIVE AU TEMPS DES PERSECUTIONS
 

Lorsque nous jetons un coup d’œil rétrospectif sur les tristes évènements qui ont été le propre de l’Eglise primitive, nous avons sujet aujourd’hui de remettre plusieurs aspects de notre foi et de notre marche chrétienne en doute ou en question. Par la puissance, le dynamisme, la résistance, la fermeté et l’endurance de leur foi, l’Eglise Primitive avait été fichée par les fausses accusations portées contre elle. Sa condamnation par la loi romaine était reconnue par plusieurs termes.

Ainsi, la religion chrétienne fut déclarée :

-  étrange et illicite (décret sénatorial de l'an 35), 

pernicieuse (" exitialis ", Tacite), 

perverse et excessive (" prava et immodica ", Pline),

neuve et maléfique (" nova et malefica ", Suétone), 

obscure et ennemie de la lumière (" tenebrosa et lucifuga ", de l'Octavius de Minucius), 

détestable (" detestabilis ", Tacite).

 

Le principe de la loi sénatoriale romaine (" Non licet vos esse " - " Il ne vous est pas permis d'exister ") est suffisant pour comprendre ce que pouvait souffrir quiconque oserait publiquement confesser Jésus Christ comme son Sauveur et Seigneur personnel.

L’EXPANSION ET L’INFLUENCE DE L’EGLISE PRIMITIVE :

Dès le premier siècle, la religion chrétienne s'est répandue rapidement à Rome et dans le monde, non seulement par son originalité et son universalité, mais aussi et surtout par le témoignage de ferveur, d'amour fraternel et de charité envers tous, manifesté par les chrétiens. Les autorités civiles et le peuple même, d'abord indifférents, se montrèrent très vite hostiles à la nouvelle religion, parce que les chrétiens refusaient le culte de l'empereur et l'adoration des divinités païennes de Rome. Pour cette raison, les chrétiens furent accusés de manque de loyauté envers la patrie, d'athéisme, de haine envers le genre humain, de délits occultes comme l'inceste, l'infanticide et le cannibalisme rituel. On les accusa d'être la cause des calamités naturelles, telles que la peste, les inondations, les famines, les incendies, etc.

Au Vue de tout ceci, l’Eglise fut donc mise hors la loi et poursuivie comme l'ennemi le plus dangereux du pouvoir romain, qui était fondé sur l'ancienne religion nationale et sur le culte de l'empereur, instrument et symbole de la puissance et de l'unité de l'Empire. Nous devons comprendre que Rome seule comptait sept cents temples et des autels sans nombre. Alors, laisser l’Eglise progresser constituait un grand danger qui favoriserait l’extinction de leurs nombreuses divinités par la diminution considérable du nombre de leurs différents adeptes.

L'EPOQUE DES MARTYRS :

Les trois premiers siècles constituent la pire des sombres épisodes des persécutions qu’a connu l’Eglise de Jésus Christ à travers son histoire. Cette persécution eut lieu sous le règne des empereurs suivants : Néron, Domitien, Hadrien, Antonin le pieux et Marc Aurèle. Elle  s'achève en 313 avec l'édit de Milan, par lequel les empereurs Constantin et Licinius concédèrent la liberté à l'Eglise. La persécution ne fut pas toujours continue et générale, c'est-à-dire étendue à tout l'empire ; elle ne fut pas non plus partout également cruelle et sanglante. A des périodes de persécution succédèrent des périodes de paix relative.

Dans la très grande majorité des cas, les chrétiens affrontèrent avec courage, souvent avec héroïsme, l'épreuve des persécutions, sans toutefois la subir passivement. Ils se défendirent avec force en dénonçant le manque de fondement des accusations de délits occultes ou publics qui leur étaient adressées, en présentant la teneur de leur foi, c’est-à-dire en : " ce en quoi nous croyons ", et en décrivant leur identité : " qui nous sommes ". Ce témoignage de leur foi en temps difficile peut-il être le propre de nous tous aujourd’hui ? Si en temps de paix, notre témoignage chrétien est sombre, lugubre, morne et honteux à la limite, à plus forte raison si nous étions sous la persécution ? Matière à réflexion vraiment !

QU’ETAIENT LES CATACOMBES ?

Dans mes recherches interrogatives de ce qu’étaient réellement les catacombes, j’ai trouvé ces phrases très émouvantes : ‘‘Admirable synthèse qui montre la fusion entre un drame humain de mort et de deuil, et l'expression passionnée de la foi consolatrice dont l’issue est ‘vie au-delà de la mort, vie avec les êtres chéris que nous rejoindrons bientôt, vie éternelle, vie en Dieu’’.
Le constat à prendre très au sérieux à la suite de mes recherches réside dans le fait qu’une fois à l’intérieur des catacombes, les rapports familiaux sont rehaussés par les rapports sociaux. Les tombes chrétiennes ignorent les mentions des charges et des honneurs, qui sont habituelles dans les épitaphes païennes. Tous sont un en Christ et il n’y a ni distinction, ni rang social, ni privilège, car tous sont parvenus à la gloire céleste à travers le martyr par la grâce de Dieu. Quel privilège de saisir cette vérité si édifiante. Alors, qu’est-ce que ce mot catacombes ?

Les catacombes sont les anciens cimetières souterrains, utilisés jadis par les communautés chrétiennes et juives, surtout à Rome. Les catacombes chrétiennes, qui sont les plus nombreuses, sont nées au deuxième siècle et l'excavation ou vie cachées dans les cavernes, se poursuivit jusqu'à la première moitié du cinquième siècle.

A l'origine, elles étaient seulement des lieux de sépulture. C'est là que les chrétiens se réunissaient pour célébrer les rites funéraires, les anniversaires des martyrs et des défunts.

Au cours des persécutions, dans des cas exceptionnels, les catacombes servirent de lieux de refuge momentané pour la célébration, de la prière, de la Cène et du partage fraternel. Selon certains, elles ne furent pas utilisées comme cachettes secrètes pour les chrétiens.

Après les persécutions, en particulier à l'époque du pape Saint Damase I (366-384), les catacombes devinrent de véritables sanctuaires des martyrs, centres de dévotion et de pèlerinage de chrétiens de tous les lieux de l'empire romain.

A cette époque, il existait également à Rome des cimetières à ciel ouvert, mais, pour diverses raisons, les chrétiens préféraient les cimetières souterrains. Tout d'abord, les chrétiens refusaient la coutume païenne de la crémation des corps. Sur l'exemple de la sépulture du Christ, ils préféraient l'inhumation, par respect pour le corps, destiné un jour à la résurrection d'entre les morts.

Ce vif sentiment des chrétiens donna lieu à un problème d'espace, problème qui influença grandement le développement des catacombes. S'ils n'avaient utilisé que des cimetières à ciel ouvert, l'espace disponible aurait été très tôt épuisé, à partir du moment où les chrétiens ne réutilisaient normalement pas les tombes. Les catacombes résolurent le problème de façon économique, pratique et sûre. Les premiers chrétiens étant en majorité pauvres, cette forme de sépulture fut décisive.

Il y eut également d'autres motifs qui conduisirent à choisir les excavations souterraines ; les chrétiens avaient un sens de la communauté très développé ; ils désiraient se retrouver ensemble également dans le "sommeil de la mort". En outre, ces lieux reculés, en particulier lors de la période des persécutions, permettaient des réunions communautaires réservées et discrètes et le libre emploi des symboles chrétiens.

Conformément à la loi romaine, qui interdisait la sépulture des défunts à l'intérieur des murs de la ville, toutes les catacombes étaient situées le long des grandes voies, et généralement, dans l'immédiate périphérie de la Rome de l'époque.

 

LE MODELE DE LA SPIRITUALITE DE L’EGLISE PRIMITIVE ! (2)

 LA VIE DANS LES CATACOMBES

Les premiers chrétiens dans les catacombes ont mené une vie de vrais rachetés à l’image de leur Seigneur Jésus Christ. Le témoignage et la confirmation de la vie admirable des chrétiens  est décrite par plusieurs apologistes. La lecture de leurs pensées ou plaidoyers devait nous rappeler à l’ordre par rapport à la dimension ou la mesure de notre foi par eu égard au standard divin attendu de chacun de nous. Nous retraçons ci-dessous quelques passages significatifs, qui constituent une carte d'identité de ces chrétiens des premiers siècles :

1.  Apologie d'un auteur inconnu, IIe - IIIe siècle

Les chrétiens sont des hommes comme les autres
" Les chrétiens ne se distinguent pas des autres hommes ni par les terres qu'ils occupent, ni par la langue qu'ils parlent, ni par leur manière de s'habiller. Ils ne s'isolent pas dans leurs villes, ils n'utilisent pas un langage particulier et ne mènent pas un genre de vie spécial.

Leur doctrine n'est pas la conquête due au génie insatisfait de chercheurs, et ils ne professent pas non plus, comme le font quelques-uns, un système philosophique humain. Ils habitent les villes grecques et barbares (étrangères), comme cela leur échoit à chacun, s'adaptant aux traditions locales tant pour la manière de s'habiller que de se nourrir et pour tout ce qui concerne le reste de leur vie, donnant un exemple admirable de leur forme de vie sociale, qui, aux dires de tous, est extraordinaire. "

Ils demeurent sur terre, mais ils sont citoyens des cieux 
" Ils habitent leur propre pays, mais comme des étrangers. Ils prennent part à tous leurs devoirs de citoyens, mais sont considérés comme des étrangers. Une terre étrangère est pour eux une patrie, et une patrie leur est terre étrangère. Ils se déplacent comme tout le monde et ils ont des enfants, que toutefois ils n'exposent pas. Ils ont des repas en commun, mais jamais le lit. Ils vivent dans la chair, mais pas selon la chair (2 Cor 10.3; Rom 8.12-15). Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens des cieux.

Ils obéissent aux lois établies, mais par leur genre de vie ils dépassent les lois. Ils aiment tous les êtres et sont par tous persécutés. Ils ne sont pas connus et ils sont condamnés. On leur donne la mort et ils en reçoivent la vie. Ils sont pauvres, mais ce sont eux qui rendent riches beaucoup de personnes (2 Co 6.9-10). Ils sont privés de tout, mais ils abondent de tout. Ils sont méprisés, mais dans le mépris ils trouvent grâce devant Dieu. On bafoue leur honneur et l'on ne fait qu'accumuler des témoignages de leur innocence.

Insultés, ils bénissent (1 Co 4.12). On se montre insolent à leur égard, et eux se comportent avec respect. Ils font le bien et sont punis comme des malfaiteurs. Punis, ils se réjouissent, comme si on leur donnait la vie. Les juifs leur font la guerre comme à un peuple étranger. Les Grecs les poursuivent, mais ceux qui les haïssent ne savent pas dire le motif de leur haine. "

Ils sont dans le monde comme l'âme dans le corps
" Pour le dire en un mot, les chrétiens sont dans le monde ce que l'âme est dans le corps. Comme l'âme est présente à toutes les parties du corps, ainsi les chrétiens sont disséminés dans les différentes cités du monde. L'âme habite dans le corps, mais elle ne provient pas du corps; les chrétiens, eux aussi, habitent dans le monde, mais ils ne proviennent pas du monde. L'âme invisible est enfermée dans un corps visible; les chrétiens, eux aussi, sont dans le monde, mais leur piété reste invisible.

Comme la chair déteste l'âme et lui fait la guerre, sans avoir reçu d'elle aucune offense, mais seulement parce qu'elle lui interdit de jouir des plaisirs, ainsi le monde prend en haine les chrétiens, alors que ceux-ci ne lui ont fait aucun tort, mais seulement parce qu'ils s'opposent à un système de vie basé sur le plaisir.

L'âme aime la chair, qui la déteste, et elle aime les membres: les chrétiens, eux aussi, aiment ceux qui les détestent. L'âme est enfermée dans le corps, mais c'est elle qui soutient le corps: les chrétiens, eux aussi, sont retenus dans le monde comme dans une prison, mais ce sont eux qui soutiennent le monde. L'âme immortelle habite dans une tente mortelle, comme les chrétiens passent en pèlerins parmi les choses qui se corrompent, dans l'attente de l'incorruptibilité céleste.

Se mortifiant dans la nourriture et la boisson, l'âme devient meilleure; les chrétiens, eux aussi, alors qu'ils sont punis, se multiplient de jour en jour. Dieu leur a assigné un emplacement si sublime qu'ils ne doivent absolument pas abandonner. "

2. Apologie de Théophile d'Antioche (IIe siècle)

Les chrétiens honorent l'empereur et prient pour lui (Livre I,2)
" J'honorerai l'empereur, mais je ne l'adorerai pas; je prierai cependant pour lui. J'adore le Dieu vrai et unique, par lequel, je le sais, le souverain a été fait. Et alors tu pourrais me demander: et pourquoi donc ne pas adorer l'empereur? L'empereur, par sa nature, doit être honoré par des marques de respect légitimes, il ne doit pas être adoré. Il n'est pas Dieu mais un homme que Dieu a mis à cette place non pour qu'il soit adoré mais pour qu'il exerce la justice sur la terre.

Le gouvernement de l'Etat lui a été confié en quelque sorte par Dieu. Et, comme l'empereur ne peut tolérer que son titre soit porté par tous ceux qui lui sont subordonnés - personne en effet ne peut être appelé empereur -, ainsi personne ne peut être adoré, si ce n'est Dieu. C'est pourquoi le souverain doit être honoré avec des sentiments de dévotion; il faut lui obéir et prier pour lui. Ainsi s'accomplit la volonté de Dieu. "

La vie des chrétiens démontre la grandeur et la beauté de leur religion (Livre III,15)
" Chez les chrétiens on trouve une sage maîtrise de soi, on pratique la continence, on s'en tient à l'unicité du mariage, on reste chaste, on exclut l'injustice, on extirpe le péché à sa racine, on pratique la justice, on observe la loi, on apprécie la piété dans les faits concrets. Dieu est reconnu et la vérité est considérée comme la norme suprême.

La grâce les garde, la paix les protège, la parole sacrée les guide, la sagesse les instruit, la vie (éternelle) les oriente, Dieu est leur roi. "

3.  Apologie" d'Aristide (IIe siècle)

Les chrétiens observent les lois divines

" Les chrétiens portent inscrites dans leur cœur les lois de Dieu et ils les observent dans l'espérance de la vie future. C'est pourquoi ils ne commettent pas l'adultère et ne forniquent pas; ils ne portent pas de faux témoignages et ne se déclarent pas propriétaires des biens qu'ils ont reçu; ils ne convoitent pas ce qui ne les concerne pas; ils honorent leur père et leur mère; ils font du bien à leur prochain; et, s'ils sont juges, ils jugent avec justice. Ils n'adorent pas des idoles de forme humaine; tout ce qu'ils ne veulent pas que les autres leur fassent, ils ne le font à personne. Ils ne mangent pas les viandes offertes aux idoles, parce qu'elles sont souillées. Leurs filles sont pures et vierges et fuient la prostitution; les hommes s'abstiennent de toute union illégitime et de toute impureté; leurs femmes aussi sont chastes, dans l'espérance de la grande récompense dans l'autre monde... "

Ils sont bons et charitables
" Ils secourent ceux qui les offensent, en se faisant d'eux des amis; ils font du bien à leurs ennemis. Ils n'adorent pas des étrangers; ils sont doux, bons, pudiques, sincères, et ils s'aiment entre eux; ils ne méprisent pas la veuve; ils sauvent l'orphelin; celui qui possède donne, sans murmurer, à celui qui ne possède rien. S'ils voient des étrangers, ils les font entrer dans leur maison et ils se réjouissent avec eux, reconnaissant en eux de vrais frères, parce qu'ils appellent ainsi non pas ceux qui leur sont frères selon la chair, mais ceux qui le sont selon l'âme.

Quand un pauvre meurt, s'ils l'apprennent, ils contribuent selon leurs moyens à ses funérailles; s'ils viennent à savoir que certains sont persécutés, mis en prison ou condamnés pour le nom du Christ, ils mettent en commun leurs aumônes et leur envoient ce dont ils ont besoin, et, s'ils le peuvent, ils les libèrent; s'il y a un esclave ou un pauvre à secourir, ils jeûnent deux ou trois jours et leur envoient la nourriture qu'ils s'étaient préparés, estimant que lui aussi doit en profiter puisque comme eux il est appelé à la joie. "

Ils vivent dans la justice et dans la Sainteté 
" Ils observent avec exactitude les commandements de Dieu, en vivant dans la Sainteté et dans la justice, ainsi que le Seigneur Dieu le leur a demandé; ils rendent grâce chaque matin et chaque soir, pour la nourriture ou la boisson et pour tout autre bien...

Telles sont, ô empereur, leurs lois. Les biens qu'ils doivent recevoir de Dieu, ils les lui demandent, et c'est ainsi qu'ils traversent ce monde jusqu'à la fin des temps; car Dieu leur a tout assujetti. C'est pourquoi ils sont reconnaissants envers lui, car l'univers tout entier et toute la création ont été faits pour eux. A vrai dire, ces gens ont trouvé la vérité. "

4. Apologétique" de Tertullien (IIe - IIIe siècle).

Les chrétiens ne sont ni inutiles ni improductifs 
" On nous accuse d'être improductifs dans les différents secteurs d'activités. Mais comment pouvez-vous dire cela de personnes qui vivent avec vous, qui mangent comme vous, qui portent les mêmes habits, qui adoptent le même genre de vie et qui connaissent les mêmes nécessités?

Nous nous souvenons de rendre grâce à Dieu, le Seigneur et le créateur, et nous ne refusons aucun des fruits de son œuvre. Certes, nous usons des choses avec modération, sans excès ou malveillance. Nous cohabitons avec vous et nous fréquentons la place publique, le marché, les bains, les magasins, les ateliers, les fermes, en prenant part à toutes les activités.

Nous naviguons également avec vous, nous servons dans l'armée, nous cultivons la terre, nous exerçons le commerce, nous échangeons les marchandises et vendons, pour votre usage, le fruit de notre travail. Je ne comprends vraiment pas comment nous puissions paraître inutiles et improductifs dans vos affaires, alors que nous vivons avec vous et grâce à vous.

Oui, il y a des personnes qui ont des motifs de se plaindre des chrétiens, parce qu'elles ne peuvent faire affaires avec eux. Ce sont les protecteurs des prostituées, les entremetteurs et leurs complices, et encore les criminels, les homicides intentionnels, les maîtres-chanteurs, les diseurs de bonne aventure, les sorciers, les astrologues. C'est une bonne chose d'être improductifs pour ces gens-là !... Enfin, dans les prisons, vous ne trouvez jamais, à moins qu'il y soit pour sa religion. Nous avons appris de Dieu à vivre dans l'honnêteté. " 

LE MODELE DE LA SPIRITUALITE DE L’EGLISE PRIMITIVE ! (3)

LA SPIRITUALITE DES CATACOMBES

‘‘Le pèlerin d'aujourd'hui, avec une âme émue, entrevoit lui aussi dans les catacombes l'intime secret de la spiritualité de ces martyrs, de ces vierges et de cette foule innombrable de chrétiens obscurs. Les inscriptions et les peintures, qui ont résisté à tant de dévastations et de déprédations, révèlent, tout au moins partiellement, un tel secret et répètent encore les paroles d'une ancienne épitaphe chrétienne : " Tauta ho bios ", " Voilà, telle est notre vie. "

Cette phrase très célèbre d’un auteur inconnu relatant l’historique de la vie dans les catacombes nous conduit à une véritable mise en cause de notre spiritualité d’aujourd’hui.

La spiritualité des catacombes est celle-là même de l'Eglise primitive dans sa jeunesse pleine de conquête et de martyr. Nourrie par la moelle des Ecritures, simple et puissante, elle est la sœur des confessions les plus anciennes ; de sorte que celui qui visite les catacombes touche aux sources de la spiritualité chrétienne de cette époque dont les aspects sont variés :

Spiritualité christocentrique
Cette spiritualité pose Jésus-Christ comme figure dominante,  c'est-à-dire le signe de la bonté du Christ, équivalait, pour le chrétien des premiers siècles, au Bon Pasteur. Parmi les représentations rencontrées dans les catacombes, celle du Bon Pasteur est la plus fréquente ; on la trouve peinte sur les plafonds parmi de riches décorations florales, gravée grossièrement sur les plaques funéraires, dessinée en relief sur les sarcophages, et enfin sculptée avec une élégance grecque dans une des plus anciennes statues chrétiennes que l'on connaisse (IVe siècle, Musées du Vatican). L'agneau qui repose sur ses épaules, fermement tenu par les mains du pasteur, représente le chrétien. Tout autour règne cette atmosphère de confiance qui faisait dire à l’Apôtre Paul ces propos combien riche de sens : " Qui nous séparera de l'amour du Christ ? La détresse, l'angoisse, la persécution, la faim ? " (Romains 8.35).
Plusieurs images des catacombes ont très souvent représenté le Sauveur agissant parmi les hommes : on voit Jésus qui touche les yeux de l'aveugle ou qui ressuscite Lazare du tombeau ; qui multiplie les pains ou qui change l'eau en vin : c'est le Christ qui passe en faisant le bien.
Ensuite il y a les symboles. Les figures les plus significatives sont peut-être celles où le Christ apparaît sous les voiles d'un symbole. Avant Constantin, quand la croix était utilisée quotidiennement comme gibet pour les esclaves et les étrangers, le chrétien en voilait pieusement l'aspect repoussant et recourait aux symboles, comme par exemple l'ancre.
Spiritualité exprimée par des symboles : La spiritualité des catacombes est aussi exprimée par les symboles chrétiens. Dans ces symboles chrétiens pour exprimer la rédemption et le salut de l'homme, le baptême à travers le rite baptismal l'homme meurt et ressuscite spirituellement avec le Christ, et par l'efficacité de ces actes rédempteurs il est associé à la vie divine.
Une des plus anciennes peintures dans l’aspect des symboles des catacombes représente le baptême. Devant une pièce d'eau, siège un pêcheur tirant avec sa ligne un poisson hors de l'eau : on voit volontiers dans ce personnage un Apôtre obéissant au commandement de Jésus: " Suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes " (Mc 1.17). De nombreux chrétiens, " saisis par le Christ " (Phil 3.12), après des expériences intérieures angoissantes, ont senti que le moment du baptême avait marqué le début d'une vie nouvelle. De là est venu ce nom que l'on peut lire sur une pierre de la " tricora " de Saint-Callixte, un nom qui devint ensuite très commun dans la chrétienté: " Renatus ", " René ", c'est-à-dire " Je suis né à une vie nouvelle ".
Sur une représentation, il a aussi été découvert des chrétiens assis à la table sainte au nombre de sept, symbolisant les disciples qui se rassemblèrent autour de Jésus ressuscité sur les rives du lac ; sur les plats qui se trouvent devant eux se trouve le poisson qui signifiait pour eux : ‘‘Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur’’. Par ailleurs, l'autre côté de la table sainte, on voyait une personne en prière tenant les bras élevés, nous rappelant que, pour aller au ciel, il faut se nourrir de ce pain consacré (manger la pâque qui est le Christ ressuscité). Dans un autre tableau, on pouvait lire : " Dans le sacrifice d'Isaac est préfiguré le sacrifice du Christ. "

Aussi visiblement dans les catacombes, étaient représentés de manière identique deux poissons, devant lesquels sont placés deux paniers pleins de pains. Entre les paniers, on entrevoyait deux coupes de vin. Le poisson est le Christ; le pain et le vin, par contre, sont les espèces sous lesquelles le Christ est manifeste dans la communion de son corps et de son sang lors de la Sainte Cène.

Nous sommes aux sources du christianisme et le chrétien des origines est conscient qu' " il n'y a sous le ciel aucun autre nom offert aux hommes qui soit nécessaire à notre salut, si ce n'est celui du Christ " (Actes 4.12).

Spiritualité sociale
La spiritualité des catacombes est encore " sociale " : le chrétien, habitué à dire dans sa prière non pas " mon Père " mais " notre Père ", sait que dans la famille de Dieu l'on ne vit pas isolément mais socialement : " A plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ " (Rom 12.5). Les catacombes nous donnent l'image de ce corps de Christ à l'intérieur duquel les chrétiens vivent ensemble de manière ordonnée, dans une hiérarchie de fonctions et une unité d'esprit. Dans leurs logements de fortune qu’étaient les catacombes, les martyrs qui jouaient le rôle d’Anciens demeuraient sans complexe de titre au milieu de la multitude humble et anonyme de leur troupeau. Cependant, la sémantique nous trouble aujourd’hui en sorte que les mots : berger, évêque, ancien qui pourtant signifient la même chose sont perçus comme des gros titres auxquels il faut faire de grandes distinctions et accorder de privilège, honneur, différence et prévalence voir prédominance. A quelle heure sommes-nous et où allons-nous ?

On pouvait compter par milliers les inscriptions avec des prières les uns pour les autres sachant que chaque personne singulière est reliée à l'Eglise tout entière.

Spiritualité évangélique
Le chrétien est tourné vers les " eschata ", c'est-à-dire les réalités définitives de la vie éternelle: " Nous n'avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous sommes à la recherche de la cité future " (Heb 13.14). " Notre cité, à nous, est dans les cieux " (Phil 3.20). Il suffit de faire un petit tour dans une catacombe pour voir briller cette vérité de tous ses feux. Forts de cette conviction des Ecritures Saintes, les frères et sœurs en Christ des catacombes trouvaient comme un gain, une mort victorieuse en Christ qu’une vie en conformité au système du monde. En est-il vraiment pour nous aujourd’hui ? Plusieurs ne trouveraient-ils pas meilleur de renier Christ pour partager les quelques heures du règne ténébreux de Lucifer dans ce monde avant que ne vienne très bientôt la fin de tout ? N’est-il pas des sectes dénommées ‘‘vivre heureux et mourir jeune’’ ? A chacun d’en juger. Toutefois, les Ecritures saintes sont claires : ‘‘Nous sommes pèlerins et voyageurs dans ce monde, alors, abstenons-nous des convoitises et du système de ce monde’’ (1 Pierre 2.11). Il devient en effet très difficile par le simple style d’habilement, de chanson, de dance ou de coiffure, de distinguer qui est chrétien et qui est du monde. Confusion ou inversion de rôle ? Est-il vraiment facile de nos jour d’évangéliser pour notre comportement ? Pourtant nous récitons à longueur de journée, ce à notre honte et pour notre condamnation, des versets tels que : "Christ en vous, l’espérance de la gloire" ou encore "aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu".

 

Agrippine déclara que le jour de sa mort fut le jour de son entrée dans la lumière, dans la béatitude espérée. Combien parmi les chrétiens de  nos jours voient dans la mort un passage de la souffrance de ce monde à la gloire éternelle ? Paul dit pourtant : ‘‘selon ma ferme attente et mon espérance que je n'aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort ; car Christ est ma vie, et la mort m'est un gain’’ (Phil 1.20-21).

Cette ferme assurance d’une vie meilleure avait poussé les chrétiens des catacombes à porter par ailleurs une inscription grecque " ecoimète ", c'est-à-dire " s'est endormie ", tout comme la fillette de Capharnaüm, qui - comme le dit l'Evangile - " n'est pas morte, mais dort " (Mc 5.39) et attend l'appel de celui qui est la résurrection et la vie. La mort n'est donc plus terrifiante pour le chrétien, qui est porté par le Christ vers les verts pâturages.

Sur la paroi d'une chambre funéraire des catacombes, un tableau de cinq chrétiens lèvent les bras dans une attitude d'adoration ; autour d'eux un superbe jardin en fleurs. Ceci est le symbole du jardin céleste ou paradis qui nous attend au bout de notre persévérance. Il était aussi trouvé une pierre sur laquelle était gravée une croix-ancre symbolisant qu'un chrétien porte à travers l’œuvre de la croix, une ferme assurance qui lui donne accès à la porte du paradis.
Tous ces cimetières visités par les chercheurs du mystère des catacombes paraissaient empreints de paix. La réponse ne se trouve nulle part que dans la foi totalement ferme et bien engagée des premiers chrétiens. Cette foi qui s'exprime dans le silence des catacombes pouvait traduire les propos du Seigneur Jésus : " Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? " (Luc 24.5). " Je suis la résurrection et la vie " (Jean 11.25). " Ne crains pas, crois seulement " (Mc 5.36).

Spiritualité biblique
Peintres, graveurs, sculpteurs et épigraphistes nous apparaissent imprégnés et inspirés par la Parole de Dieu. Ici l'Ancien Testament est entièrement remédité et réinterprété à la lumière du Nouveau. Les thèmes centraux des Evangiles et des Epîtres sont particulièrement présents. La spiritualité des catacombes s'alimente dans l'Ecriture Sainte ; Il est dit que lors de son martyr, une fervente sœur dans le Seigneur nommée Cécile, portait toujours sur elle l'Evangile du Christ, et, au moment suprême de son martyre, elle indiqua de ses doigts l'unicité et la trinité divine pour affirmer sa confession de foi au Père, au Fils et au Saint-Esprit. L’attachement à la Bible, quel exemple pour notre temps ! Alors que les persécutions n’existent plus, la laïcité favorisant l’expansion de l’Evangile, la course au gain, à l’apathie, à la cupidité de la célébrité et à la pleine conformité avec le monde a gagné les chrétiens dans une proportion très inquiétante.

Spiritualité transformatrice
 

On découvre ici la véritable révolution opérée par le christianisme. Sont en particulier présents deux types de personnages d'une grande force spirituelle: le " martyr " et la " vierge ". Le " martyr " donne sa vie pour témoigner de la certitude de sa foi ; il la donne sereinement et sans regret, alors que se déchaînent autour de lui caractérisé par les brutalités et tortures ; il meurt sans haine pour qui le tue, et même il implore le pardon pour celui-ci. Beaucoup de chrétiens inhumés dans les catacombes ont réalisé de manière sublime et dans des situations très diverses le martyre sanglant. La figure de la " vierge " chrétienne ne manque pas dans les catacombes. C’est ainsi que l’on trouvera très significatif à cet égard, le poème d’un fervent frère en l'honneur de sa sœur : ‘‘ ... Celle-ci, alors qu'elle était encore en vie, s'était consacrée au Christ, de sorte que sa Sainteté et sa pudeur même ont prouvé les mérites de sa virginité...
Et maintenant, quand toi, ô Dieu, tu viendras, souviens-toi de moi, afin que ton flambeau me soit une lumière
. "

Il sera aussi important de faire état d’un autre témoignage d’un père sur lequel brille un sourire de tendresse plein de larmes à l’intention d’une vierge : " âme douce. Dans la paix du Seigneur. Elle vécut 15 ans, 75 jours. (Elle mourut) à la veille des calendes (le 1er) de décembre. Le père à sa fille très douce ". Nous remarquons là comme aujourd’hui, bien que cela devienne très rare, qu’avec la foi du Christ, c'est aussi une source divine de pureté et de tendresse qui entre dans les familles les plus humbles.

Même de nos filles nées dans la foi comme il se dit souvent, comment ont pu et veulent garder leur virginité pour le Seigneur ? La tendance mondaine qui dit : "on peut gouter à la sexualité et puis on confesse" a discrètement alimenté et gagné les causeries et finalement la vie de nombreuses sœurs devenues célèbre prostituées cachées dans les communautés chrétiennes. N’est-il pas temps de nous inspirer de l’Eglise Primitive pour revêtir nos vraies valeurs chrétiennes et confesser en actes, en paroles et en pensées le Christ Ressuscité et vivre une vie de sainteté telle qu’il a enseignée et vécue lui-même ?

Spiritualité du silence
 

‘‘Il peut paraître étrange de parler d'une spiritualité du silence, parce que le silence, à première vue, n'est que vide de sens, pure absence de paroles, de pensées et de sentiments. En réalité, le silence de la parole, de l'imagination et de l'esprit est une dimension humaine fondamentale : il appartient à notre essence, car il est le gardien de notre monde intérieur, la condition préalable de l'écoute, la prémisse nécessaire à toute communication humaine’’, dit le commentateur sur les catacombes. En effet, ceux qui ont parcouru les galeries des catacombes ou en s'arrêtant dans les sépultures, se sont vu immergés dans une atmosphère de silence, qui n'est cependant que le silence d'un ancien cimetière. Mais ce silence poursuit le commentateur, frappe profondément, car ce n'est pas le silence de la mort, des regrets désespérés de tout ce qui était cher aux chrétiens durant leur vie. C'est poursuit-il, un silence de plénitude, rempli du témoignage de la vie des martyrs qui ont vécu une vie comme la nôtre et qui ont cependant courageusement et constamment témoigné de leur foi, pas seulement en temps de paix religieuse mais spécialement au cours des persécutions. Ce silence est débordant de paix, d'espérance dans une vie future meilleure, dans la lumière de la résurrection du Christ. 

Le silence des catacombes est plein d'histoire et de mystère; il est sacré, expressif et plus éloquent que les paroles elles-mêmes; il est enrichissant parce qu'il porte à réfléchir sur l'Eglise des origines, sur le témoignage héroïque des martyrs, comme sur le témoignage ordinaire des simples chrétiens qui n'ont pas mis sous terre leur foi mais l'ont vécue dans la vie de tous les jours, dans la famille, en société, au travail, dans toute tâche ou profession, et surtout nous interpellant à réexaminer notre vie pour savoir si nous aurions pu comme eux résister jusqu’au bout sans renier notre Maître à cause de la grande souffrance qu’imposaient les bourreaux ?

C’est un silence communicatif, qui parle au cœur et à l'esprit des pèlerins, qui leur révèle le monde inconnu de l'Eglise Primitive, avec ses classes sociales, ses sentiments et ses émotions, et aussi avec les peines et les espérances des chrétiens inhumés dans les catacombes est interpelatif pour notre temps de paix où malgré la liberté à nous offerte, notre foi pour Christ est très superficielle et se dégrade progressivement pour faire corps avec le système du monde dans lequel un grand nombre et déjà en conformité et s’y plaît vraiment, s’y étant fortement accoutumés.

Cette atmosphère de silence, qui évoque la vie et le sacrifice des premiers chrétiens, constitue un lieu privilégié de méditation spirituellede révision de notre vie et de renouvellement de la foi. Le témoignage courageux et fidèle de ces chrétiens nous interpelle personnellement. Quelle est aujourd'hui " notre " réponse à l'amour de Dieu, dans une société qui, certes, n'est pas aussi hostile que celle où ces chrétiens ont vécu, mais qui est de prime abord indifférente aux valeurs religieuses? Les catacombes nous laissent un message de foi, silencieux mais clair, d'autant plus nécessaire que notre époque est malade du bruit, de l'extériorité, de la superficialité, de la célébrité, de la soif de paraître, etc. Ici les paroles ne sont pas nécessaires, parce que les catacombes parlent par elles-mêmes. Tel est le christianisme dans son degré maximal de simplicité et d'intensité, concrétisé par des figures de martyrs, de confesseurs et de vierges, qui parlent au travers des tombes, des longs couloirs, par les peintures et les pierres funéraires consacrées par presque deux millénaires. Tous étaient heureux de s’appeler frère ou sœur. Juste parce qu’un fidèle avait appelé son leader pasteur, une malédiction et une excommunication n’ont pas tardés à être immédiatement servies à ce fidèle très engagé pour Christ. Comme quoi, je suis apôtre et tu me ridiculise devant les gens en m’appelant pasteur ? Imaginez la suite. Sur les pas des martyrs et des premiers chrétiens, l’étude de la spiritualité des catacombes devrait nous aider à chercher la face de Dieu pour retrouver les vrais valeurs chrétiennes par un appel à la repentance et à la réformation exprimé dans : Sola Scriptura ;  Solus Christus ;  Sola Gratia ; Sola Fide ; Soli Deo Gloria.

 

LE MODELE DE LA SPIRITUALITE DE L’EGLISE PRIMITIVE ! (4)

EXPLICATION DU SYMBOLE ICHTUS

Le signe

du poisson

 

A travers les âges, on le voit partout sur les voitures, les vélos et les vélomoteurs, les sacs de voyage...Mais quelle en est la signification ? Snobisme, mode, imitation ? Tous portent-ils ayant le sens réel qu’il revêt ? Si tous connaissent sa signification par les martyrs de l’Eglise primitive, continueront-ils à porter ce signe ?


C’est un code secret, un mode de passe pour les chrétiens de l’Eglise primitive lors de la persécution.

Ce poisson est un cryptogramme, un "code secret de reconnaissance.". Au premier siècle de notre ère, les chrétiens persécutés par les autorités romaines l'utilisaient comme code secret pour se reconnaître. Une espèce de mot de passe pour la sécurité. A cette époque, le grec était davantage parlé dans l'empire romain que le latin. Mais pourquoi un poisson ? En grec, poisson se dit ICHTHYS. Les cinq lettres grecques correspondaient chacune à la première lettre d'un des noms de leur Sauveur


I   =    I …………………………….Iessous……………………………………………..Jésus               

CH=    X……………………………Christos…………………………………………….Christ

TH=    T……………………………Theou………………………………………………..Dieu

Y (U)= Y…………………………. .hYios………………………………………………...Fils

S  =    Σ……………………………Soter…………………………………………………Sauveur

Ces lettres rassemblées forment la déclaration : Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur IESOUS CHRISTOS THEOU UIOS SOTER ("Iesu Christos Theou Uios Sautèr"). C'est ainsi que les premiers chrétiens s'identifiaient à Jésus-Christ.

Quel sens pour aujourd'hui ?

Le poisson est un signe de ralliement des chrétiens, indépendamment de toute appartenance dénominationnelle. Celui qui adopte le signe du poisson témoigne qu'il a découvert Jésus-Christ, qu'il croit en LUI. Il affirme son appartenance à Jésus-Christ.  A l'époque révéler son identité de chrétien était très risqué à cause de la persécution sociale et politique. Les premiers chrétiens étaient tués, crucifiés et jetés aux lions. La discrétion et la prudence étaient donc nécessaires.

Considérant qu’Avril est le premier mois du calendrier hébreu, il est fort possible que le poisson dont on fait état le premier Avril peut bien être moquerie à l’encontre de chrétien.  

MAIS POURQUOI UN POISSON POUR SYMBOLISER LE CHRIST ?

Le poisson à la fois dans la culture biblique (juive) et dans la culture grecque avait par essence, un symbole extrêmement positif :

  • Dans la culture juive biblique, l'eau (quand elle est paisible) évoque la bénédiction de Dieu, comme cette eau qui fait fleurir le désert, et calme notre soif. Le poisson est l'image même de la créature qui vit tout entièrement plongée dans l'eau, c'est ainsi une image du croyant qui vit tout entier plongé dans la bénédiction de Dieu bien qu’exerçant ses fonctions d’Ambassadeur de Dieu en Christ sur terre. C'est ainsi une bonne image du Christ, d'abord, ou plus modestement du croyant fidèle. D'autant plus que le poisson a la réputation de grandir tout au long de sa vie et de garder toujours les yeux ouverts. Ces deux belles qualités pour un croyant symbolisent tant la croissance spirituelle que la vigilance ou le discernement.
  • Dans la culture grecque, le dauphin (que l'on prenait pour un poisson) était l'image du sauveur, puisqu'il arrivait que des dauphins sauvent des naufragés en les portants, jusqu'à la rive.
  • Christ en appelant ses disciples dit qu’il fera d’eux des pécheurs d’homme. Le poisson peut dont assimiler également le pêcheur repentant qui a été arraché du monde de la perdition par la prédication de l’Evangile du royaume.
  • Le poisson vit dans l’eau du fleuve ou d’une rivière. L’eau dans cet aspect symbolise le monde. Le poisson devient ce pécheur perdu qui est sauvé de la perdition pour sa sécurisation en Christ.

Cette coïncidence était donc un privilège extraordinaire pour le christianisme primitif qui était une branche de la culture juive biblique se répandant dans un monde imprégné de culture grecque. Par là, Christ est ainsi reconnu à la fois comme l'exemple même du croyant, et leur Sauveur en même temps.

   La marque du poisson était très significative. Beaucoup d’histoires dans la Bible se sont déroulées autour d’un repas à base de poisson, de plus les scènes de pécheurs sont très présentes dans les Evangiles. L’image du "pécheur d’hommes" a même été utilisée par le Seigneur pour confirmer la vocation de Pierre et d’André, son frère (Matthieu 4.1). Nous pouvons dire que chaque chrétien est aussi par vocation spirituelle un "pécheur d’hommes". C’est dire si la marque symbolique du poisson est pertinente comme signe de reconnaissance.

   La symbolique du poisson n’est plus utilisée aujourd’hui à cause de la persécution, mais demeure un signe du christianisme. Celui qui a choisi d’utiliser ce signe distinctif, affirme son appartenance à la communauté chrétienne, et reconnaît avoir rencontré Jésus-Christ comme son sauveur personnel. Il est fâcheux de voir certains automobilistes porter ce signe et ne pas se comporter comme la Bible l’enseigne ! Nous devons comprendre que tous ceux qui s’affichent comme chrétiens ne sont pas forcément d’authentiques enfants de Dieu

 Conclusion :

Le symbole graphique résume l’identité de Jésus, qui est le Fils de Dieu et le Sauveur des hommes.

   Au premier siècle de notre ère, les chrétiens persécutés par les autorités romaines utilisaient le dessin d’un poisson, comme marque de leur identification à Celui-ci dont tous se réclamaient disciples.

   A l'époque révéler son identité de chrétien était très risqué à cause de la persécution sociale et politique. Les premiers chrétiens étaient tués, crucifiés et jetés aux lions. La discrétion et la prudence étaient donc nécessaires.

   Si la persécution refaisait surface, où nous tiendrons-nous ? Dans son ouvrage ‘‘Debout dans la tempête de portes ouvertes, nous relevons : ‘‘Alors Jésus, debout dans la tempête menaça le vent et aussitôt il s’arrêta. Les problèmes internes s'apparentent aux divisions créées par les ismes, le triomphalisme dénominationnel et même l'immaturité spirituelle. Ceux externes sont tout d'abord le pluralisme religieux, Satan et le monde. Si la première église, en   présence de Jésus a connu des difficultés au travers des persécutions, comment en pouvons- nous être exempts ? Si ceci est arrivé à l’arbre vert qu’en serait-il pour l’arbre sec ? Néanmoins,   l’église peut rester debout dans la tempête car elle ne comptera pas sur ses propres efforts, mais sur Jésus-Christ le consommateur de notre foi et le Chef des Armées de l’Eternel’’.

De cette vie isolée du monde des catacombes, mais communautaire en Christ, favorisant une croissance spirituelle sans précédent due à l’encadrement de proximité, une connaissance profonde des uns et des autres, quelques leçons non négligeables mérites d’être retenues :

L'art des catacombes est aussi un art symbolique, c'est-à-dire que l'on représente de façon très simple certains concepts difficiles à exprimer. Pour indiquer le Christ, on dessine un poisson ou un berger avec l’Agneau sur ses épaule ; pour signifier la paix du paradis, une image de la colombe ; pour exprimer la fermeté de la foi, une ancre. Sur les plaques fermant les niches, sont parfois sculptées des symboles de diverses significations. Dans certains cas, se trouve représenté un outil utilisé dans le métier du défunt. La plupart des symboles se réfèrent au salut éternel, comme la colombe, la palme, le paon, le phénix et l'agneau.

Les niches constituent le système cimetérial le plus humble et égalitaire, dans le respect du sens communautaire qui animait les premiers chrétiens.

L'art des catacombes. Dès la fin du IIème siècle, se développe dans les catacombes un art extrêmement simple, en partie narratif et en partie symbolique. Les peintures, les mosaïques, les reliefs des sarcophages et les arts mineurs évoquent les histoires de l'Ancien et du Nouveau Testament, comme pour présenter les exemples du salut du passé aux nouveaux convertis. C'est ainsi qu'on trouve souvent représenté Jonas sauvé du ventre de la baleine où il était resté pendant trois jours, pour évoquer la résurrection du Christ.

Que le Seigneur nous pardonne et nous fasse grâce !

 

LE MODELE DE LA SPIRITUALITE DE L’EGLISE PRIMITIVE !

 

QUEL GENRE DE CHRETIEN SUIS-JE ? (Fin)

 

Nous devons le savoir, à l’église, il n’y a pas qu’une seule sorte de chrétien.  Déjà, dans Matthieu 13 communément appelé en théologie ‘‘Les mystères du royaume’’, le Seigneur Jésus retrace dans la marche prophétique de l’Eglise sur la terre, les diverses péripéties de son parcours caractérisé entre autre par les espèces de sa composante parfois considérée de disparate quant à sa forme. Selon l’Apôtre Paul, nous distinguerons :

  • Le chrétien charnel
  • Le chrétien spirituel

Un jeune dessinateur nommé  Alain Auderset, a dans une bande dessinée, reproduit des  images intéressantes de diverses sortes de poissons pour exprimer les différentes sortes de chrétien. Nous en inspirant, nous argumenteront pour attirer l’attention de chacun en vue du retour à la spiritualité de l’Eglise primitive :

A travers le symbole du poisson, cette série de dessins nous décrit l’identité et l’attitude du chrétien. L’exercice est très intéressant. D’abord parce que ces dessins sont humoristiques. Cela nous aide à nous remettre en question tout en gardant le sourire et sans nous prendre trop au sérieux. Rappelons-nous le dicton : « Heureux celui qui sait rire de lui-même; car il n’a pas fini de s’amuser ! »


Ces dessins humoristiques sont provocateurs et nous posent de vraies questions sur notre comportement de chrétien. Examinons-les tous et posons-nous deux questions :

 
1è question : lequel de ces poissons-chrétiens me remet en question parce qu’il correspond à un côté de ma personnalité qui aurait besoin d’être amélioré. C’est le côté négatif qui pourrait éventuellement nous concerner et sur lequel Dieu souhaite attirer mon attention.


2è question : lequel de ces poissons-chrétiens correspond à un côté positif de ma personnalité que Dieu peut utiliser dans ma vie et par rapport auxquels il veut m’encourager.
Notons au passage, chacun pour soi, deux poissons, l’un négatif et l’autre positif qui nous correspondent. Retournons à l’authenticité et revenons au Seigneur dans une conscience pure, prêts pour l’enlèvement :

 

1ère image : Le chrétien évangélique :

Un chrétien colle un poisson derrière sa voiture avec le texte suivant : »Si vous êtes aussi chrétien, klaxonnez ! » Un jour, il est arrêté devant un feu rouge interminable. La voiture qui s’arrête derrière lui est conduite par un chrétien, qui, voyant l’autocollant, se dit : « Super un ami-chrétien ! » Du coup il lui fait un petit coup de klaxon. Notre chrétien, de mauvaise humeur, ayant totalement oublié son autocollant, ouvre la fenêtre, se retourne et lui crie méchamment : « Ca va pas ou quoi, faut nettoyer vos lunettes; vous ne voyez pas que le feu est rouge ! » Ce chrétien dans ses faiblesses manifeste ses ratés.

Ce signe extraordinaire de poisson qu’utilisaient les chrétiens grecs du temps des persécutions avec une signification fondamentale. Pour eux, le mot poisson, en grec ICHTUS, avait un sens profond : I pour Iésous (Jésus), K pour Kristos (Christ), T pour Théos (Dieu), U pour Uios (Fils) et S pour Soter (Sauveur).

Ils dessinaient leur poisson dans le sable et cela voulait dire : Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur. C’était leur signe de ralliement; il fallait du courage pour être chrétien et oser dessiner ce logo. En résumé, pour le côté négatif, notre témoignage parfois déficient… et du côté positif le courage d’oser affirmer notre foi en public.


2ème image : le chrétien sympathique :

Etre un chrétien sympathique est quelque chose de vraiment formidable. Un chrétien ouvert, qui sait écouter, qui est tolérant, qui fait envie, qui est le « sel de la terre*, qui témoigne avec le sourire et une joie sincère… un chrétien qui se lie d’amitié aussi avec des non chrétiens dans le but de manifester la nature de Christ dans le chrétien pour amener la conversion de l’autre est merveilleux.
Par contre, le chrétien qui est sympathique parce qu’il fait comme tout le monde, qui est toujours d’accord avec tout, qui est gentil mais qui n’ose pas exprimer un avis personnel, qui sourit mais ne manifeste pas d’amour concret, reflète une image négative d’un frère rétrograde.


3ème image : le chrétien exalté :

Cette catégorie de chrétien a ses émotions sont toujours à fleur de peau. Il s’excite pour n’importe quoi, il n’a de contact avec Dieu qu’à travers des manifestations émotionnelles exacerbées ; il a peur du silence et voudrait que tout le monde s’excite comme lui. Tout son entourage se méfie de lui, on l’isole et il s’interroge toujours sans qu’on lui dise clairement la cause.
Par contre, le chrétien qui sait exprimer sa joie, qui ose manifester sa reconnaissance, qui est spontané, qui recherche la joie et l’onction du Saint-Esprit, qui n’a pas peur du qu’en dira-t-on », qui sait rire et s’amuser au bon moment est le type qu’il fait beau côtoyer. 


4ème image : le chrétien conservateur type A :

Ce type de chrétien reste figé dans ses règles et ses lois ; il ne fait pas envie. On aimerait qu’il découvre que la Grâce a remplacé la loi. Il est sincère, mais sa peur du changement, son amour des lois et sa facilité à juger autrui, son refus systématique de changement de paradigme, enlèvent toute faveur et tout charme à sa vie chrétienne. On a envie de le secouer, de lui fournir un ouvre-boîte pour qu’il découvre la liberté et la joie, mais son légalisme absolu ferme toute porte. Il sent tout changement comme une trahison et s’y obstine.

Au contraire, le chrétien conservateur type B est très différent. Il ne s’enferme pas dans sa boîte, mais il défend des valeurs qui ne doivent pas être contestées. Pour les choses secondaires de la vie de l’église, il est souple; pour toutes sortes de détails pratiques, il laisse à chacun la liberté de faire comme ceci ou comme cela… Par exemple, cela lui est parfaitement égal que l’on soit fasse les réunions le matin ou le soir ; qu’on utilise l’orgue ou la guitare ou le trombone pour accompagner les chants ; que le pupitre soit à devant oo à côté, c’est la qualité du message qui l’intéresse. Dans la pratique il est très souple.

Mais pour l’essentiel, il est un conservateur intransigeant; il ne veut pas que l’on touche aux bases bibliques: pas question pour lui de douter que Jésus soit le Fils de Dieu et qu’il soit ressuscité ; pour lui, on ne touche pas à des principes cruciaux comme le salut, le pardon des péchés, l’amour du Père, la vie éternelle, etc…

Etabli comme contrôleur de qualité, son conservatisme évite de flotter à tous vents de doctrines et de s’éloigner des vérités bibliques. 


5ème image : le chrétien conquérant :

Cet autre type de chrétien fait l’objet de grande méfiance car il est agressif et attaque à coup de versets bibliques pour forcer à voir les choses comme lui. Il pense être le détenteur de la vérité et l’impose sans amour. Utiliser la Bible pour matraquer de vérités est son principe.
Par contre, s’il s’agit d’un chrétien conquérant qui s’attaque à l’ennemi, qui entre dans le combat spirituel contre Satan, un chrétien qui se bat dans l’intercession et la prière fidèle pour conquérir les promesses que Dieu nous faites… alors là, oui qu’il est beau ce chrétien conquérant. Toutefois, tout doit se faire dans l’amour car Dieu aime la miséricorde plus que les sacrifices.


6ème image : le chrétien du dimanche :

Il faut bien se mettre d’accord sur le sens des mots; il y a plusieurs définitions du chrétien du dimanche. Rien à voir avec celui qui, fidèlement, vient au culte chaque dimanche. Il s’agit plutôt de celui qui fait semblant d’être chrétien le dimanche et qui n’est pas du tout chrétien le reste de la semaine.

Le chrétien du dimanche est aussi celui ou celle qui reste dans son bocal évangélique, qui ne connaît rien d’autre que sa communauté, rien d’autre que la rencontre du dimanche matin. Tout le reste ne l’intéresse pas ! Même ses prières sont seulement orientées pour son église seulement. Il n’a aucun contact avec les non chrétiens et le monde extérieur. Il en va également de celui qui ne peux sacrifier un seul jour de la semaine pour les réunions parce qu’il veut tirer le maximum de profit. Puisqu’officiellement les activités ralentissent le dimanche, il va à l’église pour occuper son temps. Rien de bon en celui-là.

 

7ème image : le chrétien qui se donne :

Celui-ci est un chrétien qui se donne au Seigneur, qui se donne à son prochain, qui s’investit, qui rend service, qui grandit, qui devient un adulte spirituel et qui peut ainsi redistribuer autour de lui ce qu’il reçu. Il est généreux, il ne compte pas et sa récompense sera grande dans le Royaume.

Toutefois, il faut faire attention car certains exagèrent et n’ont pas de discernement dans leur manière d’être généreux, aussi, il risque d’arriver rapidement au « burn out », à l’épuisement. Il est beau de se donner, mais il ne faut pas se mutiler. Il ne pourra continuer à donner à long terme que s’il est capable de se ressourcer, de recevoir ce dont il a besoin. Il a tout particulièrement besoin de soigner sa relation personnelle avec Dieu, en prenant du temps pour la prière et pour la lecture de la Bible. Il est de femmes mariées qui ont privilégié les diverses rencontres de l’église tous les sept jours de la semaine, laissant des lacunes remarquables dans leur foyer et famille qui se détériorent graduellement. Revenir à l’équilibre est nécessaire.


8ème image : le chrétien qui ne veut pas se mouiller :

Il est un type de chrétien volant qui reste toujours dans les airs, manquant de base, de leadership et vit inconsciemment dans les problèmes qui le rattraperont plus tard. C’est le chrétien qui dit: « Moi je n’ai pas besoin d’église, pas besoin des autres chrétiens; je lis ma Bible et je prie seul chez moi; Dieu me suffit ! ». Jésus Christ est mon Pasteur et la Bible dit de n’appeler personne sur la terre votre père. J’ai le Saint-Esprit qui m’enseigne toute chose et je suis complet en moi-même.

Il ne risque pas de devenir missionnaire puisqu’il est démissionnaire. Une île déserte lui convient très bien puisqu’il est individualiste. Son temps et son argent lui appartiennent et il ne les partage pas ou si peu. C’est le chrétien hors-église, hors-engagement ! Aucun poisson ne peut pas être heureux en dehors de l’eau, tel est le chrétien fidèle qui ne peut se détacher du corps. Un chrétien ne peut pas être heureux seul dans son coin.


9ème image : le chrétien partagé :

Ce chrétien vit de bien mauvaise situation. Il est partagé, tiraillé; il ne sait pas s’il est chrétien ou athée, ou agnostique. En tous cas, il n’est ni pour ni contre, bien au contraire. Il se sent coupable ; il sait que Dieu existe mais ne veut pas prendre le risque, en le rencontrant, de perdre le confort et les joies de la vie. Il a peur de perdre sa liberté en s’engageant, peur de dépendre des autres. Il a peur de Dieu et reste à distance. Dieu est très sévère et exigent.
Si un tel chrétien, et il en existe dans nos églises, ne remédie pas rapidement à sa confusion et à ses hésitations, il sera bientôt trop tard.

 

10ème image : le chrétien adolescent :

Un chrétien adolescent, dans une église se remarque aisément ; rien à voir avec son âge; il peut avoir 20, 40 ou 60 ans; peu importe son âge, il a des attitudes d’adolescent; il est agressif, il conteste les autorités de l’église, il critique, il sait tout, il s’acharne sur la paille et le foin qu’il trouve dans l’œil des membres de la communauté et ignore totalement la poutre qui se trouve le sien. Il est grand à ses propres yeux, imbus de lui-même et largement suffisant, étant le grand connaisseur de la communauté. Il est souhaitable d’avoir le moins possible d’adolescents dans nos églises. Mais l’adolescent a aussi des côtés très positifs. Il est souvent enthousiaste, chaleureux. Il se moque des conventions et n’a pas peur du ridicule. Il est remuant, il aime provoquer, il fait bouger les choses ! On a besoin de ces types d’adolescents dans l’église, même si ce n’est pas toujours facile à gérer.


11ème image : le chrétien homme-affaire :

Le chrétien homme-affaire voit dans l’église un lieu idéal pour gagner de l’argent, pour prendre le pouvoir, pour diriger, imposer son respect, tirer le profit à toute étape et en être très fier, car pour lui, les affaires marchent très bien…

Ce chrétien a besoin de découvrir qu’une église n’est ni une entreprise, ni une banque ; il doit comprendre que le patron, c’est Dieu ; que le chef du marketing c’est le Saint-Esprit, et que l’église est d’abord un lieu d’agapé, de partage plutôt que de rendement… un lieu d’échange et d’amour fraternel plutôt qu’un lieu de profit. Le jour où un tel chrétien comprendra cette vérité de ce qu’est l’église, il enlèvera très vite sa cravate et s’intéressera aux besoins de ceux qui l’entourent.


12ème image : la chrétienne soumise :

Cette catégorie est bien relative à une épouse chrétienne. Il devient donc très délicat d’aborder et de définir en quelques phrases. La meilleure approche résumée de l’attitude de l’épouse chrétienne, est celle donnée par Pierre au chapitre 3, lorsqu’il dit : « Femmes, n’ayez pas pour parure ce qui extérieur, ornements, bijoux, manteaux élégants, mais ayez plutôt la parure cachée du cœur, la parure inaltérable d’un esprit doux et tranquille. Voilà qui est d’un grand prix devant Dieu ». Voilà ce que Pierre propose aux femmes comme caractéristique principale : la douceur et la paix.

Quand aux maris, Paul dit toute autre chose : « Maris, aimez votre femme en vous sacrifiant, en donnant votre vie pour elle… comme le Christ s’est sacrifié et a donné sa vie pour l’Eglise. »
Dès lors, pour la femme, la soumission est beaucoup plus facile, si son mari donne sa vie pour elle.

 

13ème image : le chrétien ami de Dieu :

Dieu n’est pas une machine à sous dans laquelle on glisse une pièce ou une prière pour obtenir ce qui nous convient. Dieu n’est pas à disposition pour assouvir nos caprices et nous permettre de nous comporter en enfants gâtés. Les saintes Ecritures disent : « Heureux l’homme qui a Dieu pour ami ! » En effet Dieu protège, bénit, encourage, aime, nourrit, soutient, fortifie, renouvelle… celui qui se confie en lui ! Mais pour être son ami, il faut passer par Jésus-Christ est lui donner notre vie. Ensuite nous sommes pardonnés, puis Dieu nous adopte. Nous entrons alors la famille de Dieu. Dès ce moment, nous sommes sous sa protection.


14ème image : le chrétien compromis :

Le chrétien compromis aime tout ce qui est nouveau; il aime surtout ce qui douteux et dangereux. Il aime frôler les limites et prendre des risques. Il ne se soucie pas de rendre compte, s’estimant tout permis à cause de sa conception de choses et de son sens de libertinage devenu une nature. C’est pour cela qu’il touche à tout. « Pourquoi ne pas profiter aussi de ce qui vient d’ailleurs ! » nous dira-t-il. « Il faut avoir l’esprit ouvert, tolérant. On ne doit pas rester enfermer dans les quatre murs de l’église locale ; il faut découvrir ce que les autres font et vivent. Un petit horoscope par ci, une petite amulette par là, une petite méditation transcendantale pour se relaxer, quelques cartes à tirer pour voir son avenir, un guérisseur pour soulager sa souffrance, etc… tout ça n’a jamais fait de mal à personne, conclura-t-il en toute quiétude !”… croit-il ! 

Convaincu de son courage, il mord à pleine dent jusqu’au jour où il est accroché par son pire ennemi. Attention au chemin glissant qui conduit à la perdition de ce dernier !

15è image : le faux chrétien :

Semblable au mythe d’Obélix et Astérix, le faux chrétien est tombé dans la marmite lorsqu’il était petit. Il a toujours été à l’église, a toujours fait comme le reste de la famille ; il a suivi l’école du dimanche, il a fait son école de nouveau converti et suivi les cours de fondement ; tout le monde pense qu’il est un chrétien authentique ; lui aussi, jusqu’au jour où il fait une découverte désagréable et se dit : « Mais… je n’ai pas une vraie foi personnelle… Je n’ai fait aucun choix par rapport à Dieu, je n’ai fait que suivre les autres. »

Beaucoup ont vécu cette expérience et ont réalisé qu’un jour, il faut décider librement pour soi-même, ne plus se contenter de la foi familiale, mais prendre une décision personnelle.


Conclusion
Beaucoup de points doivent assurément attirer notre attention sur toutes ses sortes de chrétien à partir de l’illustration suggérée pour un retour à la spiritualité de l’Eglise primitive. Certaines nous auront peut-être touchées plus que d’autres. Elles nous auront permis de faire un constat et de mieux répondre à la question : Quel chrétien suis-je aujourd’hui ?

Mais le constat ne suffit pas. Il faut aussi nous demander : Quel chrétien est-ce que je souhaite devenir demain ? Demandons à Dieu de continuer à transformer nos vies afin que nous devenions des chrétiens à Son image, c'est-à-dire, qui progressent, qui font envie et qui apportent, autour d’eux, un bon témoignage.

Dr. André CHOUBEU

BP. 9042 Douala

Tél. (237) 77 75 71 60 / 99 58 65 05

E-mail : chandre403@gmail.com






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